"On nous parle d’accompagnement, mais pour une petite entreprise comme la mienne, ce sont des charges en plus", regrette Alain, gérant d’un atelier de menuiserie à Antsirabe. D'autres expriment une crainte plus large : celle d’un ralentissement des investissements, en particulier pour les jeunes entreprises ou les projets innovants, souvent dépendants de crédits pour démarrer.
Exonération
Cependant, tout n’est pas noir dans ce nouveau cadre fiscal. Les crédits à la consommation destinés aux particuliers, achat de voiture, électroménager, logement et études restent exonérés de TVA, ce qui limite l’impact sur les ménages. Une précision qui rassure en partie, même si la communication reste floue pour certains. "Heureusement que je me suis renseignée, j’allais renoncer à mon crédit pour rénover ma maison", témoigne Rina, mère de famille à Toamasina. Pour les prêts professionnels en revanche, les banques sont appelées à jouer un rôle de conseil auprès de leurs clients, afin d’atténuer les répercussions et proposer des solutions adaptées. Si cette réforme fiscale soulève des critiques, elle vise selon ses promoteurs à renforcer l’équité du système et élargir l’assiette fiscale. Reste à voir si les effets positifs attendus par les autorités fiscales et bancaires compenseront, sur le terrain, la pression ressentie par certains secteurs déjà fragiles. Mais comme souvent, c’est dans l’application concrète que se jouera la réussite, ou non, de cette nouvelle orientation.